Chemins du partage
Les chemins du partage
La randonnée est une activité de plein air procurant une grande sensation de liberté. Elle est ouverte à tous, elle est gratuite, elle ne nécessite qu’un équipement réduit généralement abordable et on peut la pratiquer à peu près partout. Cette impression de liberté qu’offre la randonnée s’accompagne souvent d’un sentiment d’attachement aux chemins de randonnée pédestre.
Dans ce contexte, on oublie souvent qu’en tant que randonneuses et randonneurs nous sommes des visiteurs d’un territoire que nous partageons avec de nombreuses autres entités : la nature en premier lieu, l’agriculture et la foresterie, les propriétaires des terrains que les chemins traversent ainsi que les autres groupes d’utilisateurs, que ce soit dans le cadre de leur profession ou de leurs loisirs.
Le droit à la rescousse ?
Une utilisation commune du territoire par autant d’acteurs aux intérêts parfois divergents relève du défi et en tant que randonneuse ou randonneur, on cherche probablement à profiter de son activité favorite en toute tranquillité, en profitant de préférence seul des chemins. Dans ce cadre, il est légitime de se poser la question du droit, en particulier d’autrui, d’utiliser le réseau de chemin de randonnée. Épineuse question, puisque la législation en la matière est relativement complexe et qu’à cela s’ajoute généralement un échelon cantonal qui varie en fonction du canton où l’on se trouve.
Des juristes se sont penchés sur la question au niveau du droit suisse et ils sont arrivés à la conclusion que de manière générale il est admis qu’un véhicule est autorisé à s’engager sur une voie pour laquelle son véhicule est adapté, sauf existence d’une disposition restreignant la circulation de la catégorie de véhicule en question. Un VTT, par exemple, est donc en principe autorisé à emprunter un chemin qui se prête à la circulation de ce type de véhicule, en l’absence d’interdiction spécifique. Une situation qui est prise en compte et communiquée par l’office fédéral des routes et Suisse Rando dans leurs publications notamment.
Lorsque le chemin se situe en forêt, la législation forestière s’applique également et cette dernière peut restreindre la circulation à tout ou partie des surfaces boisées. Ces restrictions ne sont pas forcément matérialisées par une signalisation spécifique puisqu’elles s’appliquent de façon générale. A Genève par exemple, sauf exception dûment signalisée, la pratique du vélo ou de l’équitation en forêt est uniquement autorisée sur les chemins aménagés d’une largeur supérieure ou égale à 1.8 m (selon RForêts M 5 10.01). Sur les chemins de moins d’1.8 m de largeur, il est interdit de s’engager avec un véhicule, VTT compris*, même si la chose n’est pas signalée par des panneaux. Ceci ne concerne cependant qu’une très faible part du réseau genevois de chemins de randonnée pédestre puisque sur les 20% qui se situent en forêt, seule une petite partie correspond à ces critères.
Au-delà de ces considérations, chaque utilisateur du territoire est en quelque sorte un invité et en tant que randonneuse ou randonneur nous devons, nous aussi, nous conformer à certaines règles ; les chemins ne nous appartiennent pas, malgré le formidable travail réalisé par les associations cantonales de tourisme pédestre, notamment dans le domaine de la signalisation.
Compte-tenu du fait que l’utilisation commune des chemins est de façon générale incontournable, une bonne cohabitation est indispensable.
Le respect ça change la vie
La pierre angulaire de cette cohabitation est le respect et la tolérance mutuelle entre différents groupes d’utilisateurs. « Le respect ça change la vie » comme le dit une célèbre campagne genevoise pour le respect mutuel. En actionnant notre empathie et notre altruisme, la cohabitation en bonne intelligence devient quelque-chose d’atteignable. Ce constat est partagé par toutes les associations faitières touchant au domaine de la randonnée, qui se sont publiquement positionnées en faveur d’une cohabitation basée sur le respect.
Ensemble, faisons en sorte que l’utilisation commune des chemins de randonnée pédestre ne soit que du bonheur !
Voici quelques exemples de principes s’appliquant à tous types d’utilisateurs des chemins :
- Utiliser, si possible, les chemins et pistes qui me sont réservés
- Respecter la signalisation
- Respecter la nature et les droits des propriétaires fonciers, en restant sur les chemins officiels, par exemple
- Ne pas entraver le travail de des agriculteurs et des forestiers et prendre les précautions nécessaires lorsque des machines d’exploitation sont en activité
Principes s’appliquant aux randonneurs envers les cyclistes et cavaliers notamment :
- Laisser passer les cyclistes et les vététistes sans les gêner inutilement
Principes s’appliquant aux cyclistes, vététistes et cavaliers :
- Circuler prudemment, anticiper et signaler à temps sa présence (par ex. sonnette pour les cyclistes), ralentir à l’approche de randonneurs ou dans les situations où des randonneurs pourraient être présents
- Laisser la priorité aux randonneurs
Pour approfondir le sujet:
- Aide-mémoire : Randonnée et VTT - Outil décisionnel pour la cohabitation et la séparation (publication Suisse Rando / OFROU)
- Règlement d’application de la loi genevoise sur les forêts (RForêts) (Etat de Genève)
- Page VTT et vélos sur les chemins de randonnée pédestre (Suisse Rando)
- Campagne « Like to Hike » de Suisse Rando pour la bonne conduite des randonneurs (Suisse Rando)
- Guide du savoir-vivre en randonnée à la campagne de Genève Rando